Au  commencement  du  XVIe  siècle  de  notre  ère, Constantine, dont les dynasties hafside, zeyanite et mérinide s’étaient, pendant de longues années, disputé la possession, vivait dans une sorte d’indépendance, ou d’autonomie, sous la suzeraineté des sultans hafsides de Tunis, qui lui envoyaient des gouverneurs, et sous la domination plus réelle des tribus arabes du Sud.

Ces étrangers avaient pro? té  de  l’affaiblissement  des  trois  empires  berbères, auxquels  ils  offraient  tour  à  tour  leurs  bras,  dans  leurs guerres  incessantes,  pour  se  faire  accorder  des  concessions (Iktâ) et des villes où ils ne s’étaient ? xés qu’à demi, forcés qu’ils étaient de conserver la vie nomade ; puis, des faveurs telles que le droit de percevoir les impôts au nom du prince, et, en? n, des dons en argent et en nature qu’ils venaient chercher dans les villes du Tel.

Nous voyons, dans Ibn-Khaldoun, que les Daouaouida, tribu riahide établie dans le Zab et le Hodna, touchaient, vers 1385, à Constantine, «une somme ? xe à titre de don et cela en sus des concessions qu’ils tenaient du sultan, et qui consistaient en villes et territoires situés les uns dans le Tel, les autres dans le Zab. » Et si, par hasard, il prenait fantaisie au gouverneur de leur refuser leur don, les Arabes, oubliant les haines particulières qui les divisaient en temps de paix, venaient en masse s’établir à l’entrée du Tel et, de là, mettaient à sac la province. « On pillait, on dévastait les moissons et on revenait les mains pleines, les montures chargées de butin. »


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