Nous ne pouvons mieux faire que de placer ce travail sous le patronage du discours prononcé à Alger par S. M. l’Empereur, le 19 septembre 1860 : Ma première pensée, en mettant le pied sur le sol africain, se porte vers l’armée dont le courage et la persévérance ont accompli la conquête de ce vaste territoire.
Mais le Dieu des armées n’envoie aux peuples le ? éau de la guerre que comme châtiment ou comme rédemption. Dans nos mains, la conquête ne peut-être qu’une rédemption, et notre premier devoir est de nous occuper du bonheur des trois millions d’Arabes que le sort des armes a fait passer sous notre domination.
La Providence nous a appelés à répandre sur cette terre les bienfaits de la civilisation. Or, qu’est-ce que la civilisation ? C’est de compter le bien-être pour quelque chose, la vie de l’homme pour beaucoup, son perfectionnement moral pour le plus grand bien. Ainsi, élever les Arabes à la dignité d’hommes libres, répandre sur eux l’instruction, tout en respectant leur religion, améliorer leur existence en faisant sortir de cette terre tous les trésors que la Providence y a enfouis et qu’un mauvais gouvernement laisserait stériles, telle est notre mission : nous n’y faillirons pas.
Quant à ces hardis colons qui sont venus implanter en Algérie le drapeau de la France et, avec lui, cous les arts d’un peuple civilisé, ai-je besoin de dire que la protection de la métropole ne leur manquera jamais ? Les institutions que je leur ai données leur font déjà retrouver ici leur patrie tout entière, et, en persévérant dans celte voie, nous devons espérer que leur exemple sera suivi et que de nouvelles populations viendront se ? xer sur ce sol à jamais français.
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