« Cher Maître,

Je m’excuse si mon ton vous parait un peu grave, mais la question pour moi à son importance : ma grâce. N’y réfléchissez plus.

Je ne veux pas la solliciter personnellement et n’aimerais pas que vous la demandiez pour moi.
Je ne me sens, en effet, ni vaincue, ni coupable. Je suis une prisonnière de guerre et l’armée à laquelle j’appartiens est déjà victorieuse.
C’est elle qui doit me libérer ou me venger si je meurs assassiné.
En face des tortionnaires de la villa Susini, des incendiaires des mechtas, je me sens, par ailleurs, à jamais innocente.
Que Messieurs les responsables français décident. Il s’agit de leur honneur, après tout, il n’y va que de ma vie.

Je vous prie de m’excuser encore et de croire, cher Maître, à mon amitié. »


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